Quelques livres pour Noël
Je ne vais pas être très originale ni novatrice dans cette liste, je n’ai pas lu dernièrement quelque chose de saisissant. J’ai donc pioché dans ma liste de classique pour vous proposer quelques ouvrages.
Lire la suiteJe ne vais pas être très originale ni novatrice dans cette liste, je n’ai pas lu dernièrement quelque chose de saisissant. J’ai donc pioché dans ma liste de classique pour vous proposer quelques ouvrages.
Lire la suiteVous avez envie de lire une revue sur le vin. Voici une excellente revue qui sort des sentiers battus, c’est très bien écrit, original. Vous ne trouverez là que des articles de fond sur des sujets extrêmement variés.
Lire la suiteA lire en cette rentrée ou pas …
A l’affut d’une actualité en ce mois de septembre, je lis plusieurs articles concernant le livre » Manifeste pour un vin inclusif » de Sandrine Goeyvaerts. Les critiques sont positives et je me laisse tenter.
Lire la suiteJ’ai retenu deux livres à lire en attendant la fin proche du confinement. Une BD et un livre sur des sensations liées au Champagne.
Je vous ai déjà parlé de cette auteure japonaise pour l’ouvrage » Nagori, la nostalgie de la saison passée ». Là elle revient avec un livre spécifiquement sur le champagne. C’est très beau, elle retranscrit les discussions qu’elle a eu avec le chef de caves de la maison Perrier et Jouet, elle dialogue avec le chef Pierre Gagnaire et elle rencontre également le botaniste Pierre Jeanson.
Grace à sa sensibilité, les assemblages en champagne n’auront plus de secret pour vous. Vous allez pouvoir vous identifier au chef de cave et participer à l’élaboration du champagne, c’est magique et saisissant.
Le livre est très joli, c’est un très beau papier, il est illustré par des planches botaniques très élégantes et originales qui appuient les propos de Ryoko Sekiguchi.
Editions : JBE Books
Lire la suitePour vous distraire, je vous propose un livre de Ryoko Sekiguchi intitulé « Nagori, la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter ».
Lire la suiteJ’ai eu la chance de découvrir qu’un de mes élèves Laurent a créé avec des copains, un site génial sur les BD. Et ce n’est pas un petit site à la « papa » comme le mien : c’est à mon avis le site de référence. Ça s’appelle BDGEST. Vous trouverez toutes les BD que vous cherchez. Et il y a des avis, des interviews avec les auteurs. Une BDthèque qui référence des ouvrages depuis 60 ans et cerise sur le gâteau des premières pages en exclu…
Laurent nous fait le plaisir de partager ses commentaires sur plusieurs BD. Et pour la petite histoire, il a rencontré et interviewé au Japon, les créateurs des Gouttes de Dieu, le célèbre manga. J’ai donc choisi dans un premier temps 3 BD dans sa sélection et vous allez pouvoir choisir vos BD vins pour Noël.
Je vous ferai part de ses autres découvertes dans un autre article. Vous pouvez retrouvez toute ma sélection de livres dans la rubrique « des lectures ».
Lire la suiteComment nos exigences changent au fil des générations : le système d’équivalence dans le vignoble bourguignon
Je vais vous parler de la notion d’équivalence dans le vignoble bourguignon. Aujourd’hui, ce principe serait absolument inconcevable…
J’ai pris quelques libertés et j’ai pas mal schématisé, sur ce sujet très complexe.
A la fin du XIXème siècle, on cherche à améliorer la qualité du vin. En effet, un insecte dévastateur, le phylloxera, a détruit la plupart des vignobles français : il pique les racines des vignes et les décime. De ce fait, on trouve sur le marché beaucoup de produits s’appelant « vins », mais qui n’en sont que de très pâles imitations. On produit des vins « de sucre », de « pépins », ainsi que toute sorte de piquettes et de vins dits « de ménage », produits à partir de raisins secs. On peut « mouiller » les vins : ajouter de l’eau pour en abaisser le degré alcoolique. Les « plâtrer » : clarifier le vin, activer sa conservation en augmentant son acidité en y intégrant du plâtre ! Les colorer. Incorporer de la résine, quand il ne s’agit pas d’autres produits encore plus délétères…
Lire la suiteJe vais vous raconter une histoire célèbre « le jugement de Parîs » longtemps cachée tellement les résultats ont déstabilisé les dégustateurs français…
En 1973, Stefen Spurrier, britannique de son état et caviste à la Madeleine, fonde avec Patricia Gallagher l’académie du vin à Paris. C’est la première école qui propose aux expatriés anglais, américains, d’apprécier les vins français.
Lire la suite« L’affaire des 1000 violons volés »
Nous sommes le 9 janvier 1995. Comme tous les matins, avant de commencer le travail, je prends un café, au bar à côté de l’atelier, avec mon patron Pierre. Roger, le serveur, nous connaît bien. Il nous tend le Libé du jour.
« Vous avez vu, les gars ? On parle de violon. » Nous prenons le journal, commençons à lire. Tout à coup, Pierre et moi manquons tomber de nos tabourets. Nous avons, sous les yeux, un long article, intitulé : « Un millier de violons volés tentent de retrouver leur propriétaire ». En voici un résumé :
« La brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris vient de retrouver chez un « fourgue » (un recéleur)-on donne son nom-, après une filature de plusieurs mois, 1000 violons et violoncelles volés. En perquisitionnant son appartement, ils ont découvert les instruments dans des faux plafonds et un tunnel secret de 6 mètres de long, planqué derrière les lambris. Non content de vendre de la marchandise volée, le délinquant substituait les étiquettes des violons les moins cotés par d’autres, plus prestigieuses, en vue de vente plus fructueuse. Son trafic, principalement en direction du Japon, était tellement important qu’il avait même fini par alerter les luthiers « officiels » de la rue de Rome. Tous ces instruments sont actuellement présentés au public, dans une salle, aux Champs-Elysées, en vue de retrouver leurs propriétaires légitimes.
« Et bien, les garçons ? Vous en faites, une tête ! » nous dit Roger. « Vous le connaissez, ce « fourgue » ? »
« Bien sûr qu’on le connaît ! » répondons, de concert, Pierre et moi. « Mais pas sous ce jour. »
En fait, le type dont il est question est un client régulier de l’atelier. Nous effectuons pour lui des réparations sur des violons. Et, ce, de manière tout à fait honnête et classique, comme pour l’importe quel client. Et jamais il n’a été question d’étiquettes trafiquées ou quoi que ce soit de la sorte. Nous tombons des nues.
Pierre devant aller faire une course, j’ouvre seul l’atelier. Deux minutes après, on frappe à la porte. Quatre hommes, deux en costume, deux en parka, me montrent un bout de papier carré et l’un d’eux articule : « Brigade de répression du banditisme ! ». J’ouvre. Les quatre policiers font irruption dans l’atelier, de manière assez virile. Et, sans plus d’explication, l’un d’eux me dit, en me regardant dans les yeux :
« Allez ! Où est la boîte à fausses étiquettes ? Et les fausses marques au fer ? »
(Pour comprendre l’histoire, il fait savoir que, souvent, les luthiers signent leurs instruments avec une sorte de tampon en métal, gravé à leur nom : une « marque au fer ». Mais, se faire fabriquer un tel outil coûtant relativement cher, je me servais, à l’époque, d’un « composteur »: une réglette de relieur, sur laquelle on pouvait, comme un imprimeur, insérer les lettres qu’on voulait. J’avais d’ailleurs, à cet effet, un petit casier, avec toutes les lettres de l’alphabet, en plusieurs exemplaires. Mais j’utilisais, évidemment, uniquement les lettres de mon nom).
Je regarde le policier et, naturellement, lui dis que je ne comprends pas un traître mot de ce qu’il me demande.
« Très bien ! » répond-il. « Et bien, on va tout fouiller ! »
« Faîtes, je vous en prie. »
Et les quatre cow-boys commencent à retourner l’atelier. A un moment, un des deux gars en parka s’approche de mon établi. Soudainement, je réalise que j’ai tout mon matériel pour signer mes violons, sur l’étagère, juste à hauteur de ses yeux. Il la regarde, approche sa main, ouvre le casier et découvre mon matériel. Il hurle dans l’atelier (qui fait 15 m2) :
« Chef ! Chef ! J’ai trouvé ! »
Et, là, je m ‘approche de lui et lui dis :
« Non. Vous faites fausse route. Je vais vous expliquer… »
« Mais bien sûr ! » dit-il, en me scrutant au fond de la rétine. « On vient chercher des marques au fer, on les trouve, mais on fait fausse route. Pourquoi ? Parce qu’on est des cons, c’est ça ? Hein ? C’est bien ce que vous voulez dire ? »
J’ose : « Non, pas exactement… »
A ce moment, Pierre arrive.
« Qu’est-ce que c’est que ce bazar? Qu’est-ce que vous faites chez moi ? » demande-t-il aux quatre pistoleros.
« Allez ! Embarquez-moi ces deux zigotos ! » ordonne le chef. « Direction Quai des orfèvres ! »
Nous voilà, Pierre et moi, en garde à vue. Pas tout-à-fait logés à la même enseigne, toutefois. Lui, quand les flics ont commencé à lui poser des questions, il leur a répondu qu’il avait autre chose à faire et pas de temps à perdre. Résultat : on lui a enlevé ceinture et lacets et il est en cellule. Moi, voyant ça, j’ai répondu très poliment et ai eu droit à patienter sur un banc, en conservant l’intégralité de mes effets.
On vient me chercher pour m’interroger. Le policier que j’ai en face de moi est, lui, remarquablement correct et courtois. Il me demande de lui décrire les rapports que l’atelier entretient avec le présumé recéleur. Je lui explique comment nous fonctionnons avec lui, que je n’ai, en aucune façon, connaissance de quelque fait délictueux que ce soit et lui décris mon système personnel pour signer mes propres violons. Tout à coup, il soupire, regarde en l’air, se masse les sourcils avec le pouce et l’index de sa main droite et lâche :
« Et bien, dites-donc, c’est un drôle de milieu, la lutherie ! »
« Comment ça ? » je demande. « Pourquoi dites-vous ça ? »
« Pour vous !..Demandez-vous pourquoi vous êtes ici et comment on a pu remonter jusqu’à vous. »
« Vous voulez dire que… c’est quelqu’un qui vous a dit qu’on se livrait à un trafic d’étiquettes et de marques au fer ? »
« En tout cas, ce n’est pas nous qui avons pu trouver ça tout seuls » dit-il, laconique. « On dirait que votre patron n’a pas que des amis… parmi vos collègues.»
Cette petite phrase résonne bizarrement dans mon cerveau.
Au bout de 8 heures, on nous laisse sortir, Pierre et moi, en nous disant qu’on place mon outillage sous séquestre et qu’on me tiendra au courant.
Trois mois plus tard, je suis convoqué par la BRB pour venir rechercher mes outils. Je retrouve le policier qui m’avait mis au parfum. Il me rend ma marque au fer et reconnaît qu’effectivement, elle n’a rien à voir avec l’affaire. Affaire, d’ailleurs, pour laquelle il m’apprend qu’il n’y a, après enquête, jamais eu de trafic d’étiquettes. Cerise sur le gâteau, il semblerait même que les 1000 violons n’étaient pas volés non plus. Le marchand a, cependant, bel et bien été condamné à deux ans de prison, mais pour fraude fiscale. A la fin de notre conversation, nous nous serrons la main et il me dit :
« Faîtes attention, jeune homme. Vous faites un beau métier. Mais c’est parfois sur les plus belles roses qu’on trouve les plus grosses épines… »
Un poète. Un vrai.